samedi 30 novembre 2013

Essayer.




La musique comme une épopée. Qui a encore le temps, de ce laisser trimballer par la construction des sons et des espaces de longue durée ? Et pourtant ! Au delà des esthétiques, des gouts et des passions, il existe ce sentiment de la sensation, celui d'une histoire sans queue ni tête qui mène l'esprit par le bout du nez. 
Il faut essayer, oser, plonger dans cette heure et neuf minutes donnée, car, après, juste après, c'est d'un déplacement dont on se souvient, celui le long de territoires électrisés, celui aux vents inconnus, celui, imaginé, qui à fait grandir les émotions d'un temps modelé.

On peut lire en cours d'expédition, du Kennedy, du Pennac, du Bukowski, du Rolin, du Fourchard ou de l'Egloff, du SAS pourquoi pas ? Détourner l'attention et soudain se laisser happer, capter par un sublime subliminal qui va inspirer. L'écoute inspiré, oui, aussi, celle qui surprend, provoquée comme une œillade inattendue, comme si d'un coup tout s’effondrait, ou s'élevait. Out of control, laisser le champ libre aux essais, à ce qui ne devait pas se passer.

C'est quand même pas mal quand ça arrive !



Absence de titre.




Rien ne vaut les nudités acoustiques, la voix sans fards, griffée, rauque et un peu enfumée. On le sait, ce sont elles qui font chavirer, fixette d'une brunette sur les corps et les esprits babas.
La voix, le bel intérieur abimé, précieux passé accumulé, il en est qui touche direct dans le mille, on connait on connait... Car voilà que tout déballé, débarrassé de tout ce qui soit disant le fait, voilà que la simplicité et l'audace des nus de cœur ou anatomique font surgir une magnifique étendue ou fleurissent les imaginaires chauffés. Moins il y en à plus on en voit. Le fond de l'affaire, ce mystère, des peurs des envies des amours ou des vagues sombres, sans commune mesure avec les camouflages colorés.

Il faut savoir apprécier le détail qui traine, dans le discret parfum léger des impudeurs passionnées.



Yeahyeahyeah.

Les fleurs de la poésie et leurs beautés.

vendredi 29 novembre 2013

Heureusement.




- Il dit : si seulement je pouvais voir ce qu'il va se passer demain, le chant des oiseaux ou le vent qui va venir, si seulement je connaissais l'envie qui surgirait ou l'idée qui apparaitrait, le sens des choses et la direction qu'il faut prendre, si seulement si seulement rien que cela on pouvait prévoir la peine ou la joie, ces états et ces riens qui passent, le temps qu'il fera ou simplement l'odeur des lilas... je serais bien triste.

Et joyeux, il s'en alla. 


Youpi !

jeudi 28 novembre 2013

Tristesse du matin, encore...

 Saul Lieter


Blême et sans suite si ce n'est ce qui reste au delà des existences, des photographies rêvées et des souvenirs qui y sont accrochés, terriblement. La couleur la couleur la couleur et ce cadrage si poétique, naturel irréel qui s'offre généreux et curieux. 
Saul Lieter* est mort oui, parti on ne sait où en laissant derrière lui ce qui l'a fait courir. Les jours les jours les jours de surprises et d'extravagances les inouïs et les beautés en flagrant délit bourrées de flagrances.

Il y a tant et tant dans ces fixettes de déambulations, ce que l'on y voit oui mais aussi les sous-entendus aimantés, passionnés, admiratifs, rempli d'un humour amoureux ce regard extra-lucide qui passe au dessus des banalités et qui donne un air enchanté aux quotidiens révélés. Car ce ne sont que des choses de la vie de tous les jours finalement, sans autre transformation qu'une manière d'aimer et de regarder, haute en couleur.

Il aimait bien les parapluies d'ailleurs, les gens qui passent aussi, les élégantes ou les élégants, la vie quotidienne, dans la rue, dans les bars, de jour, le temps qui passe encore et ses merveilles permanentes, les bizarreries inventives, la buée qui traine et ces flous de voyeur finaud, et, les flocons de neige. 
Il aimait se balader surement pour naviguer en rêveries pour butiner pour s'emballer, pour tomber volage à chaque instant d'un instant.

Ces photos laissent un gout joyeux sur le bord des yeux, et puis bien sur la chaleur des pensées qui y sont associées.

























Et quand il ne se passe rien que se passe t-il ?




Ouaté ouaté ouaté ouraf ! ouarf ! ouarf ! Bof bof bof, hophophop ! Les états flottants bloups bloups, esprit vague âme âme âme. Mais dans le vent mais dans le vent, élégant, porté par le rien, pour sentir tant tout. Ouarf !ouarf ! ouarf !
Ah au fait, ça plane toutoufoufou dans les moments vides, absence enveloppante qui porte et file file file en détricotant les accroches et les ancres inutiles. Mais où va t-on la nuit, amours intrigues et espoirs en fuite, la débandade des journées trop bien calées.
Tranquille tranquille tranquille le long des riens qui se faufilent, paupières peupliers aux vents du Sud et pensées chou(x). En fait quoi il se passe tout, là, dans le rien, à côté des vies et des envies, comme un courant d'air, frais.


 
oh! une couverture, une cover...
 
 

Des nouvelles de...

mercredi 27 novembre 2013

Au delà du 7ème ciel, le 8ème.




Il n'y a plus rien que l'air des jours apaisés, fantômes qui nagent dans les soleils d'hivers de Terre. Au dessus des passions terrestres, se faufilant entre les vapeurs et les jolies nues, on dirait bien qu'un peu d’inaccessible étoile s'illumine pour exhiber l'impossible.

Il y a des terres sans lois ni frayeurs, des horizons d'utopies, des relations inouïes aux contours illimités et aux courbes inespérées, des silences admirateurs comme un sifflement de zef, une beauté transparente, rêveuse, boudeuse... qui claque, frondeuse. Des châteaux dans le ciel, au delà du 7ème, on dirait bien que commence l'invisible et l'autre côté, sensation cache-cache, fugace et joueuse, audace tremblante et troublante du mystique loustic 8ème, là ou dandinent les belles licences.

Et cette lune, quartier d'été, dans le ciel, douceur d'idée qui se balade dans les sillages d'un corsage, parfumé.



Souvenirs.




C'est la quintessence. Pour l'oreille distraite c'est insupportable, pour le danseur à l'étoile invisible c'est une force fondamentale. La liberté de l'instant et l'énergie sombre et déchirée des souffles poussés à l'extrême. Ouioui on pourrait croire à un arrachage de dent mais nonon ouioui c'est tout le corps qui s'extrait là et se pousse à poil dans les sons éjectés. Un lyrisme des intérieurs, tourbillonnant, pressé, acide et tel quel.

L'alto séduisant n'est pas de mise, il s'agit d'un vecteur, d'un ustensile d'un révélateur. A 8:50... ces silences aussi tranchants que ces sons qui le brise donne une idée des forces en actions. L'idée dénudée, électrique libre et folle, la sauvagerie des dépouillements et la fascination d'une beauté violente, au bord des lèvres.

L'oreille est culturelle mais la force vitale est universelle. Elle surgie quand la disponibilité, la nudité, le besoin l'envie le désir, et tout le tralala inconnu qui pousse à vouloir voler, se met à s'agiter.


Une preuve ? Ces feuilles mortes qui fondent d'un alto...


Bien sur !

mardi 26 novembre 2013

Les plaisirs enfantins (toujours bien attachés)



Aller au planétarium (à Paris par exemple*) c'est comme un grand voyage, une équipée sauvage dans les espaces inaccessibles. L'Amérique ! l'Amérique ! Y croire pour sentir les immensités conviviales et pourtant inconnues, le confort des sièges et la tête en l'air et la tête en l'air !
Ça c'est unique. L'évasion spectaculaire dans un bunker, bien camouflé. Et la sensation des vols astronomiques, enfantins, rêveurs et bourrés de magie scientifique.

Ouvrir l'envie en faisant vivre en faisant croire à l'infini dans le fini, déshabiller la perspective, et rappeler les mystères à l'esprit, ceux que le quotidien met de côté comme si de rien n'était. 

Alors voilà. Le planétarium (par exemple) est une chambre à développer. Un stimulant survitaminé, un coup à la baguette illuminée, le transport dans les étoiles, mais oui, star trip sans retenue le temps d'une séance...
Et même si tout ceci est un moment un instant une éphéméride il reste ce gout indélébile, et fantastique.




...

lundi 25 novembre 2013

Up up up.




Prendre de la hauteur et ne plus voir les choses de la même manière. Les pieds sur terre ou sur une simple planète... il suffit de se laisser porter par les a-pesanteurs, imaginer de survoler les idées et les envies, rendre aux curiosités à venir toute la force d'une disponibilité.


Ah !

dimanche 24 novembre 2013

Toufoufou.




C'est le bonheur des plaisirs des extra et en plus. Le supplément qui se colle sur le bord des yeux. Ce peut être rien, un regard, une pleine lune ou la rosée qui traine et s’efface, l'air frais aussi parfois, qui enveloppe le temps qui passe, une pensée ambrée cambrée ou le souvenir réveillé.

Mais ces rossignols imaginées ancrent et l'esprit et le corps dans le présent le plus entier.


Le chat.




C'est la beauté des illusions. Chacun y voit ce qu'il veut. Mais le chat qui se planque là derrière...

C'est la curiosité des journées, la vue troublée par on ne sait quoi, mais c'est quoi ? Mais le chat qui se planque là derrière...

On croit rêver, on s'emballe on se met à inventer - et à aimer ça. Mais le chat qui se planque là derrière...

Heureusement rien n'est vrai, libre choix à chacun de se tromper.  Mais le chat qui se planque là derrière...

... pas besoin de vérité, juste du chat qui se planque là derrière...


L'art des reflexions illumine les vastes problèmes d'intélligence.

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4535491
la 1 la 2 la 4


La musique des sphères !




Monsieur Fernand rentre dans l’appartement de Antoine en pleine création musicale...

 

ANTOINE DE LA FOY : Ah non de Dieu, de nom de Dieu, mais où faut il s’expatrier mon Dieu pour avoir la paix ? Au Groenland, à la terre de feu, j’allais toucher l’anti-ac
cord absolu, vous entendez : ABSOLU. La musique des sphères … Mais qu’est ce que j’essaie de vous faire comprendre, homme singe !

MONSIEUR FERNAND : Vous permettez ?

ANTOINE DE LA FOY : Ah non !

MONSIEUR FERNAND : Monsieur de la Foy, quand vous aurez terminé avec vos instruments de ménage …

ANTOINE DE LA FOY : Oh, vous entendez ça, des instruments de ménage, l’ironie du primate, l’humour Louis Phillipar, le sarcasme Prud’homesque. Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de Bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoires. Voilà ! Et encore, pour enfant. J’ajouterais qu’ayant dormi à la porte de chez vous, je comprends mal …

MONSIEUR FERNAND : Où est Patricia ?

ANTOINE DE LA FOY : Je comprends mal disais-je votre présence chez moi !

MONSIEUR FERNAND : OU EST PATRICIA ?

PATRICIA : Ici mon Oncle … Bonjour !

MONSIEUR FERNAND : Mais enfin … Comment? Patricia, qu’est ce que tu fais là ? Qu’est ce que ça veut dire tout ça ?

PATRICIA : Tu vois. Je civette, je bainmarise, je ragougnasse. Je donne à Antoine tout apaisement dans l’avenir. Logique non ? Il doit passer sa vie avec moi.

MONSIEUR FERNAND : Passer sa vie ?

PATRICIA : Naturellement, tu restes déjeuner avec nous ? Chéri !

ANTOINE DE LA FOY : Oui ?

PATRICIA : Tu devrais descendre chez l’Italien, je crois que nous allons manquer de vin.

ANTOINE DE LA FOY : Oncle Fernand préfère le Bordeaux ou le Bourgogne ? Hein ? … Bon et bien on prendra les deux.

PATRICIA : Ça ne va pas, qu’est ce que tu as ?

MONSIEUR FERNAND : Euh … J’deviens lourd, c’est tout !

PATRICIA : Oh, mon civet qui brûle ! Tu peux venir tu sais.

MONSIEUR FERNAND : Écoute Patricia … Qu’est ce qui t’a pris de partir comme ça? Hein? Tu nous as fait faire un mauvais sang du diable !

PATRICIA : Qu’est ce qui t’a pris de mettre Antoine à la porte ?

MONSIEUR FERNAND : Tu veux mon avis ?

PATRICIA : C’est bien pour ça que je te le fais goûter.

MONSIEUR FERNAND : Non, mais c’est pas de ça qu’il s’agit, c’est de mon avis sur ton Antoine.

PATRICIA : MON Antoine, tu ne crois pas si bien dire, il m’épouse.

MONSIEUR FERNAND : Patricia, attention, ne nous emballons pas! D’abord est ce que tu l’aimes? … Est ce que tu l’aimes assez pour l’épouser ?

PATRICIA : Oh, presque trop, c’est du gâchis ; ça méritait une liaison malheureuse, tragique, quelque chose d’Espagnol, même de Russe!


 

samedi 23 novembre 2013

Encore encore ce moment d'avant, unique.

REWIND - première


C'est chaque fois la même chose, et pourtant non, c'est chaque fois l'unique. Ce moment, comme d'autres, mais celui-ci aussi, l'instant d'avant, juste en équilibre dans le temps.

Impossible de s'y préparer, il faut juste en déguster l'écoute, l'ici et le maintenant. C'est un grand déshabillé qui souffle les futurs émotions brulantes, que l'on sait imminentes. 

Impossible de prévoir le tempo qui y surgira mais c'est le train d'envie qu'il ne faut pas louper, un transport sans commun, le grand huit des finesses invisibles, la lingerie fine des corps embarqués. 

Ça claque.




zzzzZZZZeeeeEEEEEeeEEEEeEEEEEeeeffffFFFFFFFFFFFFFFFfffffff

vendredi 22 novembre 2013

Triste matinée.




Au revoir Bernard. Comme un prénom que l'on voudrait affectif par la complicité de pensée et des saveurs qui en sont nées. Ça vient d'arriver, il* nous à quitté. Bien sur il reste ces sons pleins d'avenirs pour le futur, mais c'est de savoir l'esprit alerte et inventif, pas loin et plein de vie qui réjouissait, aussi. Un temps passe, toujours triste.




Séant ce tenant.

L'amour l'après-midi - Eric Rohmer



Intrigues et intérêts. Le suspens des décors et des envers regardés. C'est le sujet, la Lune matée, mais pas que mais pas que, un charme des attractions, une gravité du désir ou simplement le soucis de contrebande, la filouterie des filous zoulous (derrière le derrière de Zouzou*).

Sexiste ? Pas sur pas sur, la bienveillance des bienséants, une situation à la jolie tension si l'on veut bien s'en préoccuper. Et puis l'art l'image l'imagination face à la nudité, ses envies et ses roboratives questions. Alors oui c'est un q, et un de demoiselle, mais...

Au delà et surtout au-delà, reste un mystère. Celui du derrière le derrière dévoilé. Une dimension de l'explorable sans fins, un paradoxe des déshabillés. Rien à voir avec la musique* ? Pas sur pas sur, car à bien y regarder, ce ne sont que les apparences qui se révèlent trompeuses, les idées soutenues par l'incompréhensible - et sa quête en queue de pensée - s'imaginent et s'inventent une raison d'être qui poussent à créer. Créer. La mécanique des aspirations, la babiole devenue méta-physique.
Alors voilà que tout ceci ne revêt au final que l'obscur objet des existences. Les pourquoi et les manières, les finalités et les pertes de sens, noyés de sens. 

You see ?

Le charme des charmes aussi quand même, discrets appâts troublants sans atours balourds autour, la beauté des corps tels quels, juste comme ça.


Matin chantant.

jeudi 21 novembre 2013

Préserver ces petits riens.





Le bazar dansant !

Au fond, écouter cette voix donne du fond.



"Il est temps que l’homme se fixe à lui-même son but. Il est temps que l’homme plante le germe de sa plus haute espérance. Maintenant son sol est encore assez riche. Mais ce sol un jour sera pauvre et stérile et aucun grand arbre ne pourra plus y croître. Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne jettera plus par-dessus les hommes la flèche de son désir, où les cordes de son arc ne sauront plus vibrer ! Je vous le dis : il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante. Je vous le dis : vous portez en vous un chaos. Malheur ! Les temps sont proches où l’homme ne mettra plus d’étoile au monde. Malheur ! Les temps sont proches du plus méprisable des hommes, qui ne sait plus se mépriser lui-même. Voici ! Je vous montre le dernier homme."


mercredi 20 novembre 2013

Foncer sur l'air renversant et...




De ce qui porte et soulève émeu et meut. Cette discrète et terrible sensation des atours et intérieurs séduisants. Une voix griffée* ou qui sait de la lumière que l'on voudrait croquer.


Profiter des autres.





Découvrir de la musique c'est faire parti du monde qui bouge, celui qui s'inscrit d'imaginations et de sensations. Des points de vue ou des échappatoires joyeux et créatifs. C'est le plaisir d'essayer d'écouter largement ce qui sonne ou résonne. Une universalité d'envie, le désir d'entrevoir une communauté confidentielle et non défini d'amoureux et de libres échangistes (de sons).



Hard sensuel.

lundi 18 novembre 2013

?




tu lis ?





?       dis





tu 



lis     




?


?     





                                dis





??








    tu




lis








                            ?





Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.


REWIND  - premières les 22 et 23 novembre au TGP de Frouard*
de la Cie Les fruits du hasard*



Ou comment une même activité (re re re re re) peut procurer l'enjeu d'une première fois, comme si de rien n'était.
REWIND en résidence, okokok. Et surtout le début du "spectacle" qui approche. Le deuxième étage, ce qui se passe ensuite, après les heures de mécanique, la poésie peut être. 

Il faut du public pour cela aussi, bien sur bien sur, des faiseurs de tensions et de silence (celui ci existe tellement lorsque ce sont eux qui le font apparaitre - paradoxe de cette matière), l'embarquement évidemment, des corps qui suivent ou qui vivent le suspens et l'histoire et les relations et les impressions physiques et acoustiques.


Rentrer. Tout une affaire.

vers l'infini et au delà



Revenir serait donc aussi compliqué que partir alors. La gravité des choses à ressentir comme un retour sur Terre, l'aventure inversée, le feedback, comebackcomebackheycomeback. Mais c'est vrai après tout, peut on y être sans arrêt, en gravité zéro, sans liens sans poids sans histoires, passurpassurpassur. Faut bien reposer pied, retoucher ce qui nous à envoyé en l'air, ce qui nous à donné envie d'y aller. Paradoxe des poussées.


Quoique...



dimanche 17 novembre 2013

Entrer dans la danse, seul.





Enfin ! Car c'est là, au beau milieu du silence (grosso modo puisqu'il n'existe pas - surtout depuis Cage) que se jouent les libertés de jouer. Inventer pour le plaisir des résonances, sans se soucier des intérêts sinon de ses justesses, accepter les respirations qui se proposent sans s'inquiéter des atours et des contours des écoutes. La disponibilité d’intérieur. Et se laisser aller...


A poil - et le participe passé.




Les choses et les êtres sont bien différents quand ils sont dénudés. Plus proches plus complices plus tels quels. Sans bluff ni tralala, sans camouflages ni maquillages, un masque autre, celui de ses amours et de ses envies, plus brutal plus frontal, plus fragile.
L'acoustique est une affaire de loustic, de ces amoureux du fond des choses, de ses passionnés pervers du nu et de l'essentiel. Que ce soit en musique ou en tout autre effet, le déshabillé sera toujours plus fascinant et tendre que le vêtement. L’intérieur des croyances, l'intimité des fois - la force de l'esprit et des désirs. Mais en disant cela on sait que ce n'est pas si vrai, le vrai. Et que finalement, tout est affaire d'empilement, de création, d'audaces et d'expériences enfilés. Habillé ou sans rien apparemment, il reste le choix d'innover et de faire vivre et vibrer les espoirs et les vérités. Le nu c'est cela alors, le tout cru.


Douceur, parfum, couleur.




Et l’enfant répondit, pâmée
Sous la fourmillante caresse
De sa pantelante maîtresse :
« Je me meurs, ô ma bien-aimée !

Je me meurs ; ta gorge enflammée
Et lourde me soûle et m’oppresse ;
Ta forte chair d’où sort l’ivresse
Est étrangement parfumée.

Elle a, ta chair, le charme sombre
Des maturités estivales,
Elle en a l’ambre, elle en a l’ombre.

Ta voix tonne dans les rafales,
Et ta chevelure sanglante
Luit brusquement dans la nuit lente. » 


Bon sang de bon soir, mais que va t-il donc encore arriver ?


photo : Stéphane André



Personne ne le sait ! Joie. 

L'art des rencontres c'est l'art de l'inconnu à explorer - et c'est là l'art tout court, en short. YeahOuiOk + gourmandises. De quoi ? Mais de rien, voyons, voir toucher gouter, et tout ce qui reste à fabriquer. Voilà l'art sacré lascar qui se déploie en long et en large, dans les mélanges et les alliages hors raisons hors murs hors normes, dans les micro-utopies de trottoir ou de salle noire.

La plus belles des choses du spectacle vivant (et de la vie en général ou en particulier) est là. Avec un objet un lieu un(e) humain(e) avec ce qui advient, l'accident comme la résolution, la suspension ou la tension. Et le plaisir des odeurs ou des sensations tactiles, des forces en présences, des envies, des corps, des gestes, des métaphysiques et de tout le reste. Mais oui mais voilà c'est là. On ne sait d'où mais pour toujours à cet instant, et après, on verra bien.

Finalement, l'art c'est l'art, l'art du pont de la passerelle du truc suspendu au milieu, qui se balance et donne une idée des vides et des impossibles à inventer.


samedi 16 novembre 2013

Blam !




Bam ! Et c'est parti. Prends le train en marche ! C'est là que ça se passe. Musique électroniquement modifiée, musique tout court, inventée par un gars en culotte courte. On fait ce que l'on veut ! Les pieds dans la flaque si je veux !

Horacio Vaggione à 70 balais et voilà la jeunesse qui jaillit de partout, entre chaque choix sonore et chaque envie de nouveauté et de surprise tendue. L'esprit ouvert ! Décapotable.



vendredi 15 novembre 2013

Lala là.




Aimer la musique, ou l'événement musicale, ou l'instant qui se joue. Rien à voir avec le style, qu'est ce que le style ? On s'en fout, c'est ce qui se joue, ce qui se trame là, les recherches les obsessions et les passions, l'amour. De Xenakis aux Skatalites, il faut creuser les endroits de l'envers, ce qui se cache et qui fait danser. Danser ? Sans rythme, qu'est ce que le rythme ? On s'en fout, la pulsation des envies, pas forcément métrées, ces volumes et ses espaces visités pour exister, la dimension des mouvements et le geste le geste le geste. Car après tout surtout c'est dans le geste que la chose existe. Celui de laisser faire comme celui de faire. Et qui dire, qu'est ce que le dire ? On s'en fout, car l'improvisation des idées révèle aussi ce qui se noue, là derrière qui passe ou là devant l'inconnu, le moment présent et cet instant juste attrapé comme par un heureux hasard.


jeudi 14 novembre 2013

Vas-y ose si tu veux ressentir.




Mais oui c'est cela qui fait la différence, l'auditeur acteur, le fabricant d'espace, celui qui se donne une chance, le temps, le temps, le temps offert aux possibilités et aux bouleversements. 56 minutes et 42 secondes qui ne peuvent exister qui si on le veut bien, que si on accepte de se donner et d'oser le transport inconnu d'un inconnu.

Fort ! Il faut écouter fort très fort, et tout entier dévoué à l'essai, pour que se passe les transmissions d'un instant, l'aventure, l'expédition, et cette invention qui bouillonne, encore ! Il n'y a plus que l'écoute et l'entière disponibilité qui peut faire exister ce qui à été. 
Mais il s'est passé quelque chose ! Alors, seuls ceux qui offrent leur vie à cet instant pourront le sentir et repartir avec cet émerveillement.


Le saxo ? Aphone.

mercredi 13 novembre 2013

Sonore et vivant.




La très chère était nue, et, connaissant mon cœur,
Elle n'avait gardé que ses bijoux sonores,
Dont le riche attirail lui donnait l'air vainqueur
Qu'ont dans leurs jours heureux les esclaves des Mores.

Quand il jette en dansant son bruit vif et moqueur,
Ce monde rayonnant de métal et de pierre
Me ravit en extase, et j'aime à la fureur
Les choses où le son se mêle à la lumière.

Elle était donc couchée et se laissait aimer,
Et du haut du divan elle souriait d'aise
À mon amour profond et doux comme la mer,
Qui vers elle montait comme vers sa falaise.

Les yeux fixés sur moi, comme un tigre dompté,
D'un air vague et rêveur elle essayait des poses,
Et la candeur unie à la lubricité
Donnait un charme neuf à ses métamorphoses;

Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne,

S'avançaient, plus câlins que les Anges du mal,
Pour troubler le repos où mon âme était mise,
Et pour la déranger du rocher de cristal
Où, calme et solitaire, elle s'était assise.

Je croyais voir unis par un nouveau dessin
Les hanches de l'Antiope au buste d'un imberbe,
Tant sa taille faisait ressortir son bassin.
Sur ce teint fauve et brun, le fard était superbe!

— Et la lampe s'étant résignée à mourir,
Comme le foyer seul illuminait la chambre
Chaque fois qu'il poussait un flamboyant soupir,
Il inondait de sang cette peau couleur d'ambre ! 


Pourquoi y revenir si ce n'est pour le plaisir, comme une chansonnette ou un pari sur l'avenir. Des mots qui séduisent comme un regard qui emballe ou un souvenir qui se faufile et s'immisce dans les esprits au gré des circonvolutions d'un parfum qui s’éloigne. Il y a de la poésie comme des réminiscences, des sons comme des vielles mémoires, des odeurs comme une inscription et des touchers au gout d'ailleurs, les voilà les éternités d'une vie à aimer, vestiges vivants qui se sont constitués. De belles colonnes de sensations élancées et des voutes inimaginables et intimes traversant les sentiments et les espoirs d'un moment. C'est un continent. Une histoire submergée mais aux allures splendides et encore inventives. 


A la nue accablante tu
Basse de basalte et de laves
A même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu

Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu

Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l'abîme vain éployé

Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d'une sirène.


Bien sur le temps est venu aussi déposer ses minutes de passages et ses durées aux larmes, mais au son de ces mots existe une infinie volonté de continuer. Quelque chose pour ne pas le nommer qui résiste et grandit encore oui on peut le dire. Ce sont des émotions chaudes et luisantes qui vont nous accompagner...


Une dentelle s'abolit
Dans le doute du Jeu suprême
A n'entrouvrir comme un blasphème
Qu'absence éternelle de lit.

Cet unanime blanc conflit
D'une guirlande avec la même,
Enfui contre la vitre blême
Flotte plus qu'il n'ensevelit.

Mais chez qui du rêve se dore
Tristement dort une mandore
Au creux néant musicien

Telle que vers quelque fenêtre
Selon nul ventre que le sien,
Filial on aurait pu naître.



En être fou comme en être amoureux, nu et tombé, sans autre envie que de se laisser happer frôler ou désirer. L'état des corps offerts aux inconnues merveilles.


mardi 12 novembre 2013

Tôt c'est trop tôt, mais c'est bien tôt.



Maisoùestdoncorni* car pourtant il y a comme une joie des matins mutins aux minutes souples et mutines. Donc... le matin, brouillard et tralala, l'indistincte comme boussole et qui sait ce que va donner la journée. 
C'est cela ! Le possible. Ce qui peut débouler qui rend l'air si frais, le fait d'un pied qui part de zéro, et les projets non encore réalisés. Mais tout peut encore arriver et rien qui ne pourrait l'empêcher.

Le matin mutin c'est un matin de contrebande qui filoute les empêcheurs d'inventer. C'est le temps des pas légerslégerslégers, des idées et des envies fraiches et sans tabous.


Les sans ages.

lundi 11 novembre 2013

Le temps qui suit, sans réponse.




Comme un écho vide, une sorte de transparence des états et des après non apprêtés (on dirait les restes d'une persistance sensorielle), c'est le moment des redescendes, l'art bad trip qui suit l'art comme un delay, ce qui va rester, la sensation ou les mémoires sensibles et chaleureuses qui filent et s'enfouissent. 
Finalement il faut ce temps, ce long et long ensevelissement des futurs passés, une fossilisation de ce qui a été, pour plus tard, pour en sentir encore et encore les effets.
Il faut ce temps oui, sans rien, pour que l'abandonné s'inscrive et s'imprime dans les corps délaissés. Une sorte de préservation des beaux étés que l'on voudrait faire un peu durer.

Et c'est ainsi que le moment qui suit un spectacle se donne comme une drôle d'apnée.


La vie révée de Stanko Abadzic.





C'est celle d'un regard ludique*, curieux (et joliment érotique, parfois). La vie légère, faite d'ombres aux allures étranges et rêveuses, de rencontres fantasmagoriques au réel pourtant complice. C'est partout, c'est là tout autour, mais c'est le regard qui modifie les idées, les envies et les avenirs. La photographie ainsi est un révélateur de poésie, celle de tous les jours.

Un peu de Jacques Tati dans cet œil amusé, un peu d'amoureux dans ces corps nus ou allumeurs, un peu de nostalgie encore dans ces ombres, ces riens qui ne font que passer le temps de marquer les esprits contemplateurs d’éphémères. 

Ce sont eux les photographes des quotidiens pointés des yeux (Saul Lieter, Haas Ernst, Sergio Larain...), des gars aux lentilles pleines de béguin, des délicats toqués de curiosités, des entichés de matières qui creusent les cœurs ambrés pour en savourer l'extraordinaire exclusivité qu'eux seuls - en humbles alchimistes passionnés et ébahis de tant de féerie dénudée - peuvent faire tanguer. 

Ces gus au clic extra-lucide ouvrent les journées aux immensités.